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Gigi

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Date d'inscription : 12/02/2016
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MessageSujet: En Belgique   En Belgique EmptyMar 3 Mai - 15:43

Petits génies des forêts et des champs, les nutons (de l'ancien français netun : sorte de démon, et du wallon nutt' : nuit) habitaient les grottes et les failles des rochers. Tantôt cordonniers, tantôt forgerons ou rétameurs, ils étaient très habiles en toute espèce de métiers. Parfois commis à la garde d'un trésor, leur force physique exceptionnelle en faisait des êtres redoutés.
Susceptibles et rancuniers, ces nains châtiaient durement ceux qui les provoquaient. Il était donc dans l'intérêt des hommes d'entretenir avec eux des relations de bon voisinage. Pour s'attirer leur bienveillance et rétribuer leurs services, les campagnards leur faisaient des dons en nature (des œufs, du pain, du lait, du beurre...), lesquels étaient généralement déposés à proximité de leur habitat. Ces offrandes perpétuent-elles le souvenir d'une dévotion? Les nutons sont-ils les successeurs d'anciennes divinités entrées dans le folklore?

Malgré l'existence de nutonnes, ces nabots s'amourachaient facilement des jeunes villageoises et se rendaient parfois coupables de substitutions d'enfants nouveau-nés. Pour se débarrasser des nutons, ou faire éclater leur supercherie, les villageois usaient d'un stratagème à base de coquilles d'œufs, lequel vexait les petits hommes ou les démasquait. Répandus dans toute l'Ardenne sous différentes appellations (nutons, lutons, sotês, massotês...), ces nains jouissent encore d'une certaine popularité auprès des campagnards.


La Maison des nutons

En Haute-Lesse, entre les villages d'Anloy et de Glaireuse, le Bois de Cuy est clairsemé d'éboulis, d'affleurements schisteux, de blocs moussus dont certains ont roulé jusque dans la rivière. Dans ce site sauvage, plusieurs cavités, dont un bel auvent rocheux appelé la Maison (ou le Trou) des nutons, auraient abrité ces nains capricieux et folâtres du légendaire ardennais.

En Belgique Assiet10

Il y a aussi le trou des nutons (Bras), la roche des nutons (Libin),  grotte des nutons (Hives), la roches des massôtes (Logbiermé), les nutons de cheslé berismenil (Cheslé).
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Gigi

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Date d'inscription : 12/02/2016
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MessageSujet: Re: En Belgique   En Belgique EmptyMar 3 Mai - 19:50

Nous sommes en 760 dans la bonne ville de Liège en Belgique. C’est le mois d’août et un bébé vient miraculeusement de voir le jour entre deux pavés du quartier " Djus-d’la-Moüse " au-delà de la Meuse. C'est un quartier mal aimé, méprisé même, des bourgeois de la ville. Il y a là-bas tout un peuple d’artisans, d’ouvriers et de commerçants qui vit en bonne intelligence dans un esprit d’entraide et avec un amour de la liberté.
La naissance de ce bébé rose et potelé se répand de ruelle en impasse et chaque habitant veut voir le nouveau-né. Quelle n’est pas la surprise des habitants de l’entendre gazouiller. Il s’éclaircit la voix puis se met à chanter. La chanson qu’il chante est loin d’être anodine ; c’est une chanson à boire et il l’entonne à pleins poumons : "Allons la Mère Gaspard, encore un verre, encore un verre !"

Chacun se propose alors pour adopter un enfant aussi peu ordinaire. Les boulangers veulent l’élever avec leurs deux enfants ; il ne manquera jamais de pain, il sera bien entouré, bien aimé. Leurs voisins protestent. Ils n’ont déjà pas le temps de s’occuper de leurs enfants qui traînent dans les rues tout au long du jour. Que feraient-ils avec un enfant de plus ? Le mineur propose de le prendre chez lui.
- Nous avons déjà cinq enfants, un en plus ne nous fait pas peur.
Les voisins trouvent à redire. Ils n’ont déjà pas de quoi nourrir leur progéniture et se serrent la ceinture du 1 janvier au 31 décembre.

Un peu à l’écart, à quelques pas du gros de la foule, un couple regarde le bambin avec des yeux remplis d’amour. Ils rêvent depuis si longtemps d’avoir un bébé. Timidement, ils s’avancent, main dans la main.
- Nous pourrions peut-être le prendre chez nous. Nous lui donnerons de la tendresse et de l’amour. Nous n'avons pas d'enfant et une grande maison.
- Bonne idée ! dit le charcutier. Qui plus est, vous habitez au centre du quartier. Nous pourrons ainsi voir souvent l'enfant. Il sera un peu notre enfant à tous et nous veillerons à ce qu’il ne manque de rien.
- Maintenant il faut lui donner un nom ! dit le poissonnier.
- Appelons-le François ! dit la mercière, c'est un nom joli et facile à retenir.

Ainsi fut fait. Cependant au quartier Djus-d’la-Moüse, personne ne l’appelle François mais Tchantchès, un diminutif qui lui va plutôt bien. Le garçon est gai comme un pinson, toujours souriant. Il rit dès son lever et seule une chose le met en colère. Il ne peut supporter de voir un récipient contenant de l’eau.

Pour nourriture, il reçoit des harengs saur qu'il trouve fort à son goût. Mais le hareng saur est excessivement salé et enflamme son gosier. Son père, à l’insu de sa femme, lui donne des biscuits trempés dans du Peket, un alcool de genièvre dont raffolent les Liégeois, qu'il aime beaucoup.

Le jour du baptême de Tchantchès, toute la population s’est donné rendez-vous à l’église. Il y a tant de monde dans le bâtiment, qu’un mouvement de la foule déstabilise la marraine qui laisse échapper son filleul. Il vient heurter son nez sur le bord du baptistère. Il n'en faut pas plus pour qu'une rumeur se répande : Tchantchès est devenu invulnérable.

Au fil des ans, son nez enfle, grossit, atteint une grandeur démesurée. Ses parents dépensent une fortune en baume et onguents de toutes sortes. Hélas ! rien n’y fait et le visage de Tchantchès devient difforme. Grâce à sa gaieté naturelle, son énorme nez ne le rend pas foncièrement laid mais plutôt drôle. Il devient même le modèle des masques de carnaval.

Un jour, qu'il attrape la rougeole, le médecin lui prescrit de boire un verre d’eau ferrugineuse chaque matin pour le guérir. Sa maman rassemble dans une marmite remplie d’eau tout ce qu’elle possède comme objets en fer : des clous, des fers à cheval, des vieilles clés ... Chaque matin, elle prélève un verre de cette mixture. Ce n’est pas bon du tout mais Tchantchès est un enfant obéissant qui ne veut surtout pas faire de peine à sa mère. Il vide son verre d’un trait en faisant un terrible grimace.

Un matin, il vide son verre comme à son habitude mais un morceau de fer reste coincé dans son gosier. Il ne peut plus lever ni baisser la tête, seulement la tourner de droite à gauche et de gauche à droite. Comme il aime tout particulièrement regarder les nuages, il prend l’habitude de se coucher sur le dos pour les contempler. Pour regarder les insectes sur le sol, il se couche sur le ventre. Sa joie de vivre n’est pas altérée pour autant.

Tchantchès grandit. En se regardant dans le miroir, il se rend compte de sa laideur. Il a honte, il est de plus en plus malheureux. Il ne sort de sa maison que le soir ou lorsqu’il est certain de ne rencontrer personne dans la rue. Il souffre atrocement de la solitude alors qu’il est fait pour rire, pour chanter et être bon avec le monde.

En 770, il vient d’avoir dix ans. A l’approche du 15 août et des fêtes de l’Assomption, les habitants recherchent activement celui qui acceptera de jouer le rôle de Saint Macrew. Personne ne veut se balader toute la journée dans une chaise à porteurs, le visage maculé de suie et devant subir les quolibets des villageois. Tchantchès, las de solitude, se propose et plutôt que de plier l’échine sous les plaisanteries, il répond du tac au tac ce qui lui vaut l’admiration de tout le quartier.

La laideur est peu de chose et l’humour et l’intelligence la font bien souvent oublier. Il a été sacré " Prince de Djus-d’la Moûse " et rencontre bien d’autres aventures. On dit qu’il est enterré place de l’Yser là ou s’élève encore aujourd’hui sa statue. Si vous passez par Liège, dans ce quartier, regardez bien... vous le rencontrerez certainement car il est immortel.
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Gigi

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MessageSujet: Re: En Belgique   En Belgique EmptyJeu 5 Mai - 9:31

LA DANSE DES CHATS

(Louvain )


Marie de Ploennies

1848


La nuit on n'était pas en sûreté au marché de Louvain. Vers minuit on entendait une grande rumeur dans l'air, des chats arrivaient de toutes parts, et se réunissaient pour danser, chanter et boire. Ce sabbat durait une heure, et quelquefois même il se prolongeait jusqu'à l'aurore. Alors les chats se dispersaient et tous disparaissaient dans les airs.
Un habitant de la ville s'étant oublié au cabaret, assez tard dans la nuit, voulut traverser le marché pour retourner chez lui; la place était encombrée de chats qui se tenaient par les pattes de devant et dansaient autour d'un vaste buffet tout couvert de verres et de bouteilles de vin. Après la danse, tous ces animaux sautaient sur les tables, prenaient les verres et buvaient, puis retournaient à leur place. A ce spectacle, le malheureux Louvaniste se crut perdu, il essaya de prendre la fuite, car il aurait voulu être à cent lieues de là. Mais il était trop tard; dans ce moment, il fut entouré de toute la bande, et un petit chat tenant un verre plein, s'avança vers lui et le lui présenta en disant: „Tiens, bois un petit coup avec nous! . . Allons, bois."
Je vous laisse à penser dans quelle angoisse se trouva le pauvre homme. Une sueur froide lui couvrait le visage, à peine eut-il assez de force pour répondre: Non, je ne veux, je ne puis, je ne saurais boire!"
Les chats sans avoir égard à ce refus, firent comme s'ils n'eussent pas compris, ils s'approchèrent de plus en plus de lui et le petit lui criait toujours: „Tiens, bois on petit coup avec nous! . . . Allons, bois."
Le malheureux ne savait plus où il en était. Il leva la jambe le plus haut qu'il put, et tâcha de marcher sur la pointe des pieds, car il craignait de faire mal à quelqu'un de la bande; mais il avançait avec tant de peine, que bientôt le désespoir s'empara de lui. Une démangeaison le fit éternuer, ce fut son bonheur, car dans ce cas il avait l'habitude de dire, Dieu vous bénisse. A peine eut-il prononcé ces mots, que toute cette bande infernale disparut en poussant d'horribles hurlements.
On raconte beaucoup de choses semblables des chats. Aux environs de chaque. village il y avait un endroit où les sorcières se réunissaient sous la forme de ces animaux, pour tenir sabbat. Le lendemain on voyait dans le gazon un grand cercle d'herbe brûlée. Souvent ils se hasardaient à s'introduire dans les maisons, mais ils en sortaient rarement la peau intacte.
De semblables scènes avaient lieu dans un vieux château des Flandres, de sorte que personne n'osait y rester et qu'il demeura longtemps vide. Un vieux soldat passa un jour par ce village, il avait flairé la poudre et ne craignait ni le diable ni l'enfer. Il éclata de rire, quand on lui raconta les histoires de ce château abandonné.
„Si personne n'ose y rester, dit-il, moi je m'y rendrai et je verrai, si je puis venir à bout de cette race de démons."
Les paysans lui conseillèrent de ne pas faire le fanfaron , lui disant qn' il n'était pas sûr d'en revenir sain et sauf.
Mais le propriétaire du château lui dit:
„Essaie mon ami, et si tu mets un terme à ces enchantements, je te promets une bonne récompense." »Cela me va, dit le soldat, et pour vous prouver que je ne suis pas exigeant, je ne désire pour mon souper que du beurre, des oeufs, de la farine, du lait, un peu de bois pour faire du feu et une poêle, car j'ai l'envie de me faire des crêpes."
„Tu auras tout cela" dit le Seigneur, et il ordonne aussitôt de transporter toutes ces choses au château, et le soldat y entra.
D’abord j'ai besoin de repos, se dit-il, en se mettant au lit. Après avoir dormi une assez grande partie de la nuit, il s'éveilla; son estomac l'avertit qu'il était temps de se lever. Il fit du feu dans l'âtre et prépara la pâte pour ses crêpes. A peine avait-il commencé, qu'un chat sauta dans la place, s'approcha du feu et dit: „Est-ce que je puis me chauffer." — „Certes, pourquoi pas?" répondit le vieillard qui continua à remuer la pâte, ne perdant pourtant pas le chat de vue. — „Que remues-tu donc là?" lui dit celui-ci un moment après.
„La pâte pour faire des crêpes" répondit brusquement le soldat:
Quelques minutes après, un second chat sauta dans la chambre, puis un troisième, un quatrième et ainsi de suite jusqu'à sept, et chacun d'eux demandait au soldat ce qu'il faisait. Celui - ci répondait toujours très - laconiquement.
Tous ces chats se tenant par les pattes se mirent alors à danser autour d'un huitième qui venait d'entrer. Ils poussaient des miaulements à fendre la tête. Le soldat n'y tint plus, il jeta un gros morceau de beurre dans la poêle, le fit fondre, et le versa tout brûlant sur le dos de ses hôtes. Au même instant tous les chats avaient disparu; le soldat continua à cuire ses crêpes, puis se mit au lit et dormit tranquillement jusqu'au matin. Comme il tardait à revenir an village, tout le monde le crut mort. Chacun était déjà à le plaindre, lorsqu'on le vit sortir du château et se diriger vers le village. Tous coururent gaiement à sa rencontre. Toutes les femmes se trouvaient là à l'exception d'une seule, la femme du cordonnier, la plus curieuse de toutes. Lorsque le soldat eut raconté son aventure et qu'il eut reçu sa récompense, toutes lés femmes coururent chez la cordonnière pour lui raconter cette singulière histoire; mais la pauvre femme était couchée» elle avait tout le corps brûlé et des morceaux de beurre pendaient encore à ses cheveux. Un mensonge eût été inutile, l'affaire était trop claire, aussi avoua-t-elle que tous les soirs elle se rendait au château avec sept autres femmes des environs pour y exercer des sortilèges. Naturellement personne ne voulut plus avoir rien de commun avec une telle femme et sa réputation fut perdue à tout jamais.
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