Ne doit pas être confondu avec Nyon
Nyons depuis la rive gauche de l'Eygues.
Nyons (prononcé en français : [njɔ̃s]) est une commune française, sous-préfecture du département de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes. La commune fait partie du Parc naturel régional des Baronnies provençales créé en 2015.
Ses habitants sont appelés les Nyonsais.
La commune est surnommée « la Nice des Alpes dauphinoises », en raccourci : « le Petit Nice » en raison d'un ensoleillement comparable à celui de Nice et de sa Riviera. C'est un site de villégiature apprécié depuis le xixe siècle, qui depuis va crescendo. La commune de Nyons se trouve à 100 km au sud de Valence, à 50 km au sud-est de Montélimar, à 40 km au nord-est d'Orange, à 60 km au nord d'Avignon et à 106 km au sud-ouest de Gap.
La superficie de la commune est de 2 345 hectares ; son altitude varie entre 234 et 940 mètres.
Située en Drôme provençale, aux confins des Alpes du Dauphiné et des Baronnies à une quarantaine de kilomètres, à l'est de la vallée du Rhône (Pierrelatte), la commune est entourée de moyennes montagnes dont les plus hautes culminent à près de 1000 mètres : Essaillon, Garde-Grosse, Saint Jaumes et Vaux. Ces reliefs forment un hémicycle circulaire (cirque) qui s'ouvre au couchant en éventail sur la vallée aval de l'Eygues. Ces contre-forts lui confèrent un micro-climat exceptionnel.
La promenade de la Digue va du pont de l'Europe au passage à gué de la Sauve, en longeant l'Eygues. Elle assure la continuité entre la vieille ville et la ZA Les Laurons qui va maintenant au-delà du 4e pont, le pont des Baronnies.
Nyons est nichée au cœur d'une cuvette naturelle, au bord de la rivière d'Eygues, affluent du Rhône, qu'elle rejoint à Orange. Elle est également traversée par un affluent de l'Eygues, la Sauve.
Nyons est situé dans l'aire du climat méditerranéen. L'olivier y est d'ailleurs cultivé depuis l'antiquité.
Il y a donc deux saisons sèches : l'été et l'hiver. Les pluies tombent massivement, au printemps et à l'automne. L'ensoleillement est important (environ 2700 heures par an, ce qui fait que Nyons est plus ensoleillée que Bordeaux, Toulouse ou Montélimar et autant que Montpellier ou Nice).
Le brouillard n'existe pas à Nyons, sauf peut-être de manière tout à fait exceptionnelle. René Barjavel, écrivain originaire de Nyons, écrivait :
"Tout de suite après la guerre, je rencontrai un autre phénomène météorologique totalement inconnu des Nyonsais. Mon père avait à faire à Valence, et il décida de m'emmener.
(...) Nous couchâmes dans un hôtel dont je n'ai gardé aucun souvenir, mais le lendemain matin, en sortant, je vis au milieu de la petite place, sur une pelouse, une sorte d'arabesque diaphane qui se déroulait lentement, pareille à l'écharpe de gaze d'une fillette jouant à la mariée. Je m'exclamai :
- Oh ! papa, regarde ! l'herbe qui fume !...
Mon père éclata de rire : C'est pas de la fumée ! dit-il.
Puis il redevint grave, et d'une voix dramatique : Ça, c'est du brouillard.
Telle fut ma première prise de contact avec les pays d'outre-soleil, les pays où le ciel est gris, où on sort dans la rue même quand il pleut, et où on se mouille les pieds sans en mourir".
Son vent local mystérieux, en-noyauté de légendes, nonobstant très salvateur : le Pontias, souffle un air ravigotant, généralement de 22 heures à 10 heures. Ce vent très sec, de nord-est donne une impression de froid l'hiver au ressenti, mais appréciable l'été, fournit une parfaite aération à la ville. Une légende locale, rapportée dans l'ouvrage de Gervais de Tilbury, le Livre des Merveilles, veut qu'il ait été apporté dans un gant par l'archevêque Césaire d'Arles, au début du VIe siècle. Gabriel Boulé, ancien pasteur et historiographe du roi, en a écrit l'histoire au XVIIe siècle.
La région de Nyons relevait à l'époque celtique de l'aire des Voconces. À l'époque gallo-romaine, elle est rattachée à la cité de Vaison.
La villa de Niomes est citée en 972 dans un acte de donation des églises Saint-Vincent et Saint-Ferréol de Nions à l'abbaye Saint-Césaire d'Arles.
Longtemps possession directe de l'abbaye Saint-Césaire d'Arles et des archevêques d'Arles, Nyons passe sous la domination effective de seigneurs laïcs. Les seigneurs de Montauban parviennent à y prendre pied au début du xiiie siècle. Après un siècle de conflits pour la possession de la seigneurie, la ville est intégrée au Dauphiné en 1315. Il reste toutefois que le Dauphin doit toujours rendre l'hommage au pape pour Nyons, Vinsobres et Mirabel. En 1349, après le transport du Dauphiné à la France, la ville de Nyons devient propriété du roi-dauphin qui restera suzerain jusqu'à la Révolution.
La ville connaît une période de croissance exceptionnelle à partir de la fin du XIIIe siècle et jusqu'au début du XVe siècle, croissance liée à la présence de la cour papale à Avignon, à celle de marchands italiens et d'une communauté juive nombreuse. Le début du XVIe siècle est également une période d'expansion, mais les guerres de religion, commencées dans la région à la fin des années 1550, bouleversent profondément Nyons. En 1585, une citadelle est construite sur la rive gauche de l'Eygues et domine la ville et le pont, alors que le château delphinal, construit au début du XIVe siècle, est démantelé.
Nyons devient alors place de sûreté protestante, le reste après l'édit de Nantes de 1598 et ne perd ce statut qu'après l'édit de La Rochelle en 1622. En effet, après les insurrections protestantes de cette année-là, Louis XIII décide d'abattre les principales fortifications de la région, susceptibles de servir de repaire aux protestants. Un édit de juillet 1627 ayant ordonné le démantèlement de toutes les places fortes qui n'étaient pas frontières, Nyons devint une ville ouverte. C'est le 6 juillet 1633 que commencèrent les travaux de démolition de sa citadelle. Les Nyonsais obtinrent seulement la conservation des murailles de la ville, devenues inoffensives, mais qui, depuis des siècles, avaient assuré la sécurité du pays.